Matrimoine / Rematriation

Collaboration avec des communautés et des diasporas pour étudier et réactiver l’histoire, l’origine et les récits des objets africains conservés en France et en Allemagne.

Matrimoine / Rematriation
Manoel Lauriano
Manoel Lauriano

Résumé

ChatGPT:

Le proje tMatrimoines/Rematriation rassemble une équipe internationale et pluridisciplinaire qui étudie des artefacts africains principalement transférés en France et en Allemagne pendant la période coloniale. L’implication de la diaspora africaine ainsi que des communautés d’origine des objets est une condition essentielle à la mise en œuvre d’une recherche de provenance renouvelée. Notre intérêt porte sur le patrimoine culturel « ordinaire », souvent invisible, que nous appelons le « matrimoine », sur les savoirs disponibles et sur la possibilité d’une restitution effective. Nous utilisons le terme français « matrimoine », issu à la fois du mot « patrimoine » et de la notion d’héritage culturel des femmes. Nous mettons en valeur l’héritage matériel et immatériel des artefacts restés dans l’ombre en raison de leur apparente banalité, de leur faible valeur marchande et du genre ou du statut social de leurs créatrices et utilisatrices, le plus souvent des femmes. Qu’il s’agisse d’ustensiles de cuisine, d’instruments de musique ou d’objets rituels, ces artefacts sont familiers dans leurs communautés d’origine autant qu’ils demeurent anonymes dans les réserves des musées. Nous voulons leur redonner une voix, les « rematriar », matériellement ou immatériellement, en suscitant des discussions, en réactivant des mémoires et en créant de nouveaux récits. Selon la définition des communautés autochtones, la « rematriation » (restitution) désigne un double mouvement : la restauration du savoir ontologique et épistémologique relatif aux artefacts collectés et tombés dans l’oubli, et leur retour vers les communautés d’origine. Notre projet s’articule autour de trois questions : comment raviver la mémoire et initier ou réactiver les savoirs ? Quel type de « matrimoine » faut-il valoriser, restaurer et « rematriar » ? Comment partager et transmettre les histoires qui entourent ces artefacts ? Le programme se décline en cinq volets : 1) « Racontottes » (Togo-Europe) : recherches et récits autour d’objets du quotidien de femmes conservés dans les musées européens ; 2) Le voyage d’Ajogan (Paris-Porto-Novo) : documentation, tournage et restitution de la collection Gilbert Rouget ; 3) Lumière sur l’héritage missionnaire du Togo à Lyon : inventaire et recherche de provenance de la collection de la Société des Missions Africaines à Lyon ; 4) Le patrimoine culturel quotidien ou « matrimoine » des femmes à Paris, Cologne, Bafoussam et Lomé : travail de mémoire et collecte de nouveaux récits ; 5) Restitution ou rematriation collective : collecte et transmission de la mémoire d’un héritage dispersé et oublié, ou « matrimoine » (publications scientifiques et dispositifs de médiation).

Les résultats du projet sont les suivants : l’acquisition d’un savoir approfondi et partagé sur trois collections (Rautenstrauch-Joest Museum à Cologne, Société des Missions Africaines (SMA) à Lyon et fonds Gilbert Rouget à Paris) ; le développement d’une nouvelle méthodologie de recherche de provenance ; une collaboration interdisciplinaire entre musées, chercheurs et acteurs culturels allemands, africains et français, concrétisée par une thèse de doctorat, l’inventaire de la collection de la SMA et la publication d’une revue scientifique ; enfin, la réalisation d’une exposition itinérante sous forme de kiosque, d’un film documentaire, d’une production théâtrale, d’un kit pédagogique, de vidéos, d’ateliers multilingues et d’une bande dessinée, en collaboration avec les communautés africaines locales et les diasporas en Allemagne et en France. Le projet s’inscrit dans le cadre de la Charte de Porto-Novo, Xògbónù et Ajasè.

è.

Durée

36 mois

Équipe